Ancien Vénérable Maître de la Grande Triade, Karl van der Eyken expose certaines contradictions aux dissidents pourfendeurs de maçonnerie épris de guénonisme.
Le gnosticisme se caractérise par un mélange de vrai et de faux, et ce mélange est encore plus perfide que le faux tout court. Ce mélange gnostique compose le tissu maçonnique. De ce fait le mythe est partout, il est là pour donner une dimension « mythique » à ce tissage afin d’en faire une convoitise d’aspiration idéale. Commençons par le mythe ou mensonge historique de la Maçonnerie revendiquant une tradition ininterrompue entre elle-même et les Corporations des bâtisseurs d’autrefois.
Les corporations
Le Livre des Métiers du prévôt Etienne Boileau (vers 1260) nous apprend que le titre de maître n’était pas un grade dans le métier ; le maître était celui qui possédait un atelier d’où il commandait aux apprentis et aux valets (compagnons). De ce fait, un maître qui, pour quelque raison que ce soit, abandonnait son atelier, redevenait valet.
Avec la Réforme, la révolution a envahi tous les domaines. Les corporations se sont divisées entre catholiques et protestants, et il y a des Guildes visiblement influencées par l’hermétisme. Il y eut des condamnations avec procès-verbaux. Le procès-verbal de 1665 entraîna une condamnation par la Sorbonne, ce qui nous permet de constater qu’il s’agissait bien là d’une hérésie chrétienne. J’insiste sur « chrétienne » parce qu’il n’y avait rien de judaïque, contrairement à la Maçonnerie. En fait, toutes les corporations avaient leurs cérémonies de style « bon enfant » qui frôlaient souvent l’hérésie. Comme les Bons Cousins, qui étaient forestiers, bûcherons et transformaient au four les débits en charbon, d’où « carbonari ». Leurs réunions s’appelaient des Ventes. Pour leurs cérémonies, ils utilisaient du linge blanc, du sel, un crucifix, du feu, de l’eau, une couronne d’épines, des feuilles, des rubans et un four – chrétien et naïf !
Ce qui importe, dans cet exemple, c’est la parfaite similitude avec les origines de la franc-maçonnerie. Cette corporation de métier, également constituée en deux degrés avec ses cérémonies propres a aussi été récupérée à des fins politiques et mondialistes. Le Carbonarisme comptait entre autres parmi ses membres Mazzini, Garibaldi, Blavatsky (Société Théosophique) qui étaient tous également francs-maçons, martinistes…
Précisons avec Bernard Lazare ce qu’est la Maçonnerie martiniste : « Les loges martinistes furent mystiques, tandis que les autres ordres de la franc-maçonnerie étaient plutôt rationalistes ; ce qui peut permettre de dire que les sociétés secrètes représentèrent les deux côtés de l’esprit juif : le rationalisme pratique et le panthéisme ».
La réalité historique de la Maçonnerie
La Maçonnerie spéculative a été fondée à Londres en 1717 avec une initiation hermético-alchimique d’origine rosicrucienne. Cette « innovation » expliquerait l’incendie des archives de la Loge de Saint-Paul (corporative) où des choses compromettantes avaient brûlé sauf ce qui n’avait jamais existé…
Au départ, la Maçonnerie moderne connaissait aussi seulement deux degrés, apprenti et compagnon, mais maintenant ces degrés étaient fondés sur la construction du Temple de Salomon 1000 ans avant Jésus-Christ. Cette récupération archéologique devait non seulement éclipser la Nouvelle Alliance, mais également la remplacer par une nouvelle Superreligion mondialiste telle que les Rose-Croix l’avaient déjà annoncée en 1614.
L’origine des Rose-Croix est fondée sur le récit fabuleux des « Noces chimiques » de Christian Rosenkreutz, personnage mythique, derrière lequel se cachait une « entité collective », qui existait déjà bien avant la publication de leurs manifestes à partir de 1614.
Le manifeste Fama Fraternitatis de 1614 relate les voyages vers l’Orient de Christian Rosenkreutz, dont il serait revenu avec un nouveau type de « Magie et de Kabbale, qu’il a incorporé dans sa propre attitude chrétienne ». Voici donc un virus de mélange vrai et faux, dont la Maçonnerie est devenue le principal vecteur avec la philosophie moderne. Ce sont eux qui ont propagé ce virus en épidémie. Cette Gnose vient donc de l’Orient. Remarquons, dans les temples maçonniques, que les vénérables maîtres maçons siègent toujours à l’Orient, et chaque loge est aussi toujours à l’Orient de la ville où elle se trouve.
Il n’est pas possible dans le cadre de cette conférence de s’étendre sur cette filiation rosicrucienne. Parmi les maillons de cette chaîne nous rencontrons par exemple, Robert Fludd (1574-1616), Elias Ashmole (1617-1692) … En plus, il y a des écrits qui attestent formellement du lien entre le rosicrucianisme et la Maçonnerie. Un poème publié à Édimbourg en 1638, dit : « Nous sommes frères de la rose-croix, Nous avons le mot ‘‘maçonnique’’ et la seconde vue, Et nous pouvons prédire à l’avance les choses à venir ». Il y a encore un pamphlet maçonnique de 1676, qui dit : « Nous avertissons que la cabale moderne au ruban vert, avec l’ancienne fraternité de la rose-croix, les adeptes hermétiques et la compagnie des maçons acceptés se proposent de dîner ensemble le 31 novembre prochain. ». Et vous êtes priés d’apporter des lunettes, « car autrement lesdites sociétés rendront (comme d’habitude) leur apparence invisible ».
Avec ce texte, nous savons aussi à qui nous avons à faire, parce qu’être invisible ou masqué est spécifiquement satanique !
Le Temple de Salomon ou le recyclage de l’Ancienne alliance
Avant la Réforme tous les bâtisseurs étaient catholiques. Le Temple de Salomon est réapparu à l’époque de la Réforme avec Francis Bacon (1561-1626) dans son roman utopiste et rosicrucien « La Nouvelle Atlantide ». Bacon présente le Temple également comme une « Maison de la Science », concept qui va inspirer la création de la Royal Society en 1660 dans laquelle quelques « invisibles » destinent ce Temple à un avenir planétaire…
Les Compagnonnages ont maintenant aussi leur Temple de Salomon, mais il faut savoir que celui-ci y fut introduit au XIXe siècle sous l’influence de la Maçonnerie.
Avant tout, il est impensable que le catholicisme ait continué d’honorer le Temple de Salomon, puisque l’ancien Pacte est mort depuis que le voile du Temple se déchira de haut en bas.
La Maçonnerie moderne et les Old Charges
À partir de 1723 par le réseau maritime anglais, la Maçonnerie se répandit sur tous les continents. Elle sera accueillie partout comme une doctrine de la liberté contraire à tout dogme ; autrement dit, c’est anticatholique ! Avec les Constitutions de 1723, la Maçonnerie va s’emparer des « Anciens Devoirs » (Old Charges). Ce sont des textes anciens d’origine corporative, le Regius (1390) et le Cook (1410). Ces manuscrits nous apprennent aussi que certains bâtisseurs faisaient l’éloge à cette époque déjà du néoplatonisme mêlé de néopaganisme. Il n’est pas à exclure que ce penchant intellectuel ait joué un rôle dans l’acceptation des non-maçons, comme des Rose-Croix, d’où vient d’ailleurs le terme « maçons acceptés ».
La Maçonnerie avait besoin de « preuves » attestant la continuité de leur tradition « ésotérique » avec les bâtisseurs corporatifs. Puisque tout était faux dès le départ, il fallait fabriquer des preuves de cette tradition chimérique. Donc, ils ont falsifié le Regius et le Cook en ajoutant au texte le « Temple de Salomon ». C’est un fait. Le Prof. André Crépin, ayant étudié et traduit ces manuscrits, atteste explicitement de cette tricherie en confirmant que le Temple de Salomon ne figure pas dans les premières versions de ces manuscrits !
Le troisième degré, le maître maçon, n’existait pas avant les Constitutions de 1723, et son origine reste toujours inexpliquée pour les historiens. L’Apparition de ce nouveau degré était attribuée à l’« Écossisme » liée à la dynastie des Stuarts dite « catholique ». Cette « mise en avant » des Stuarts (ou jacobite par Jacques II), n’avait d’autre but que d’appâter les catholiques français pour rejoindre la Maçonnerie.
Dans la série de tour de passe-passe c’est en France qu’est apparu le troisième degré (dit écossais), et non en Angleterre, le pays « mère » de la Maçonnerie.
Le troisième degré est arrivé quelques décennies plus tard en Angleterre. Afin de faire « passer » l’existence du troisième degré les Anglais ont créé un faux-conflit, encore une pseudo-opposition, cette fois-ci entre les « Anciens » irlandais et les « Modernes » londoniens. Les Anciens prétendaient pratiquer la vraie maçonnerie en s’appuyant sur un texte intitulé Ahiman Rezon, texte rempli de prières talmudiques… Passons !
D’une manière plus générale, c’est-à-dire même au-delà de la pseudo-division stuartiste et hanovrienne, toutes les obédiences ont non seulement en commun la même origine celle de 1717, mais poursuivent toutes également la même finalité, malgré leurs prétentions distinctives.
La Maison des Stuarts utilisée comme couverture…
Les Stuarts régnèrent sur l’Écosse entre 1371 et 1714 et sur l’Angleterre de 1603 à 1688 (avec l’intervalle révolutionnaire de Cromwell de 1649-1660). Ils seront définitivement écartés du trône en 1688 par Guillaume d’Orange, c’est le triomphe du capitalisme. Après Cromwell en 1660, les Stuarts reviennent avec Charles II. Ce roi œuvrait pour la réhabilitation du catholicisme, mais qui curieusement donne sa fille Marie au protestant Guillaume d’Orange ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que cet acte n’était pas catholique, donc dans quelle mesure les Stuarts l’étaient-ils ?
Quand Guillaume d’Orange arrive au pouvoir, ce sont les Stuarts, dits « catholiques », qui promettaient tout aux protestants pour reconquérir le trône, et, parallèlement, les protestants hanovriens promettaient tout aux non-conformistes.
C’est ainsi que ces deux Maisons royales devinrent protectrices et propagatrices de l’idéalisme maçonnique.
Toutefois, l’Écossisme maçonnique attribué aux Stuarts ne serait qu’un prête-nom dont se seraient servi, comme « couverture », des individus restés dans l’ombre. Le Ligou, dictionnaire de référence, dit : « De nombreux historiens estiment qu’aucun des Stuarts n’appartinrent à la Fraternité, mais le rôle légendaire de cette famille est important. D’une façon générale, tout ce qui touche à l’Écossisme rencontre, à un moment quelconque, la famille Stuart ou ses partisans. ».
La couverture par prête-nom fait comprendre la complicité entre les loges dites « Stuartistes » et les loges orangistes, parce que ceux qui tiraient les ficelles n’étaient pas des partisans d’une Maison, mais qui s’en sont servis comme d’un moyen avant de passer à l’« étape » suivante. De manière plus manifeste sont les visites de Desaguliers (fondateur) et d’autres dirigeants de la Maçonnerie orangiste en France. Ils venaient fréquenter les ateliers (écossais) dont les Grands Maîtres étaient au service des Stuarts… La pseudo-opposition est une recette tactique qui a fait pleinement ses preuves, et ça continue encore de nos jours…
Le chevalier de Ramsay, mythe et mystère
Né en Écosse en 1686, mort en 1743 à Saint-Germain-en-Laye. Son père était calviniste, sa mère anglicane, fils d’un boulanger selon les uns, d’une grande famille noble selon les autres. Il fit ses études de théologie en Angleterre, mais ensuite il passa des années auprès de Fénelon et de Mme Guyon pour la pratique du quiétisme, qui se passe expressément de la théologie et de la raison ; d’ailleurs le quiétisme a été condamné par l’Église.
En 1723, Ramsay fut fait chevalier de Saint-Lazare par le Grand Maître de l’Ordre, le duc d’Orléans. Puis il devint docteur honoraire en droit civil à Oxford. Il était quaker, anabaptiste, presbytérien, « catholique-quiétiste », franc-maçon et autre chose… Surtout cette autre chose, sinon comment expliquer qu’avec sa carrière maçonnique particulièrement brève de 1736 à 1737, qu’il avait plus d’autorité que tous les Grands-Maîtres ensemble ? Pendant ces deux années il a prononcé deux discours déterminants pour l’avenir de la Maçonnerie écossaise. Ramsay avait dit que la Maçonnerie était historiquement reliée aux Ordres chevaleresques des croisades, et c’est ce discours qui constitue la référence en la matière pour la Maçonnerie. C’est aussi Ramsay qui a explicité la véritable mission de la Maçonnerie. Cette intention était restée quelque peu superficielle avec les Constitutions de 1723. En effet, il n’y était pas question d’une croyance définie, mais d’un « savoir être des hommes bons et vrais, hommes d’honneur et de probité ». Cela n’était rien d’autre qu’un vague idéalisme fondé sur un trivial moralisme.
J’ouvre une petite parenthèse concernant le duc de Wharton, qui avait au moins en commun avec Ramsay la pratique d’un « double jeu ». Le duc de Wharton fut d’abord le Grand-Maître de la Grande Loge orangiste de Londres avant de prendre la direction des loges stuartistes de France. Il était donc aussi « double » que Ramsay concernant les Stuarts et les Hanovriens, et il va de soi qu’ils n’étaient fidèles ni à l’un ni à l’autre.
En 1718 le duc de Wharton fonda à Londres le Hell Fire Club (Club des Feux de l’Enfer), réputé pour ses cérémonies satanistes et orgiaques. Le Club fut officiellement fermé en 1721, ce qui n’exclut certainement pas une continuation plus discrète ou sous un autre nom … En tous cas, la continuité était assurée avec sir Francis Dashwood, qui, en 1751, a donné une seconde vie notoire au Club des Feux de l’Enfer.
Quant à la dénomination « Club des Feux de l’Enfer », elle renvoie directement à la lumière luciférienne au centre de la terre, thème que l’on retrouve chez Dante dans la Divine Comédie. C’est plus précisément la doctrine rosicrucienne d’après laquelle la lumière de cet ange déchu est enfermée dans les abîmes d’en bas. Par une transposition analogique, cet enfermement correspondrait à l’emprisonnement de l’« étincelle », la lumière divine à l’« intérieur » de chaque être. Cette doctrine n’est pas étrangère au catharisme, dont Dante était très proche…
La « Lumière dans les Ténèbres » (Lux in Tenebris) est aussi le titre d’un ouvrage de Comenius (1592-1670), un Rose-Croix qui a joué un rôle capital dans l’élaboration de la Royal Society. Cette filiation rosicrucienne continue toujours, surtout sans la nommer. On la retrouve en tant que récompense honorifique avec la « médaille Comenius », distinction octroyée par l’UNESCO afin de stimuler les recherches éducatives mondialistes. Et cette filiation rosicrucienne ésotérique continue avec l’initiation maçonnique, qui commence par la « descente aux enfers » !
L’appartenance éventuelle de Ramsay au Club de l’Enfer n’est pas confirmée. En revanche, ce qui est certain c’est que Ramsay et Wharton faisaient partie d’une autre société secrète, les « Gormogons ». Cette société était prise pour une bouffonnerie, comme la caricature-même de la Maçonnerie !
Comment expliquer que deux hauts-dignitaires de la Maçonnerie aient fréquenté, juste pour s’amuser, cette société intentionnellement absurde et outrancière ? Je répondrais : plus c’est gros, plus ça passe ! Cette façade caricaturale désamorçait toute curiosité sérieuse, cédant la place aux spéculations délirantes et inoffensives.
Or, cette société des « Gormogons » avait été fondée en Angleterre par le « stuartiste » le duc de Wharton, Grand-Maître de la Grande Loge orangiste de Londres ! Les Gormogons avait aussi un siège à Rome, et dirigé, vraisemblablement, par Ramsay. Ramsay s’intéressait toujours beaucoup à la mystique juive ; d’ailleurs, il était en contact à Rome avec le sabbataïste le Dr. Joseph Attias. Son fameux Discours témoigne abondamment de cette affinité vétérotestamentaire.
Qu’est-ce que le sabbataïsme ? Vaste sujet ; en quelques mots : Sabbataï Tsevi (Smyrne) se proclama Messie en 1648. Cette « bonne nouvelle », attendue pendant des millénaires, se répandit immédiatement chez tous les Juifs d’Europe, toutefois sans consentement unanime. Le sabbataïsme a joué un rôle important d’influence en Maçonnerie. Il y avait des sabbataïstes à la Royal Society dès sa fondation en 1660. Et cette institution était, en quelque sorte, le « laboratoire » de la Maçonnerie. Aux alentours de 1750, ce même mouvement, devenu « sabbataïste-frankiste » (à cause de Jacob Frank) a également joué un rôle très important dans la formation des hauts-grades maçonniques, en particulier la « Maçonnerie égyptienne ». Je ne m’étends pas plus sur ce sujet, mais retenons son aspect messianique que nous allons retrouver avec le Discours de Ramsay.
Revenons aux Gormogons. Cette société prétendait avoir une origine chinoise, elle descendrait d’un empereur de la « Société du Ciel et de la Terre » (Tien-ti-houei). Cette revendication incroyable n’avait pas d’autre raison que de détourner la curiosité par le burlesque. C’est bien réussi. Les historiens maçonniques la considèrent toujours comme une parodie de la Maçonnerie.
Je verse une pièce au dossier qui pourrait peut-être contribuer à l’élucidation de l’origine ; cette fiction d’un « empereur chinois », ce qui pourrait bien être un « code ».
Dans la lignée ou chaîne sabbato-frankiste, il y a le « maillon » Martinez de Pasqually, le fondateur de l’« Ordre des Élus Coëns ». Or, Martinez de Pasqually établit, par assimilation phonétique, une anagramme, entre « Noachites » et « Chinois ». Et le Noachisme, comme allons voir, est au centre du Discours de Ramsay, je dirais même qu’il était au cœur de sa mission messianique.
Le Discours de Ramsay
Voici quelques extraits de ce fameux Discours mondialiste : « Le monde entier n’est qu’une grande république, dont chaque nation est une famille, et chaque particulier un enfant. C’est, messieurs, pour faire revivre et répandre ces anciennes maximes prises dans la nature de l’homme que notre société fut établie ».
Les « anciennes maximes prises dans la nature de l’homme », c’est du naturalisme, du paganisme, si caractéristique de la cosmologie des Rose-Croix. Cette doctrine rosicrucienne est ici sous-jacente, mais le naturalisme est explicite au degré de « Souverain Prince ou Chevalier Rose-Croix ». Ce degré fut longtemps le sommet de la hiérarchie et qui était directement lié à ses origines !
Je laisse de côté tous les aspects blasphématoires qui composent ce degré, c’est pour montrer la doctrine naturaliste des Rose-Croix. Incidemment il est impossible de l’éviter, même mon exemple est blasphématoire. L’inscription de Ponce Pilate l’INRI « Jésus de Nazareth, roi des Juifs » n’a évidemment pas sa place dans un univers vétérotestamentaire. La faire disparaître est pour les gnostiques moins efficace que de la fausser. Ainsi INRI devient ici : « Igne Natura Renovatur Integra » (Par le Feu la Nature se Régénère Intégralement).
Revenons au Discours. À propos de l’arche de Noé Ramsay dit :
« Noé […] doit être regardé comme l’auteur et l’inventeur de l’architecture navale aussi bien que le premier grand-maître de notre Ordre. » […] « La science arcane fut transmise par une tradition orale depuis lui jusqu’à Abraham et aux patriarches dont le dernier porta en Égypte notre art sublime. […] C’est par cette tradition patriarcale que nos lois et nos maximes furent répandues dans l’Asie, dans l’Égypte, dans la Grèce et dans toute la Gentilité, mais nos mystères furent bientôt altérés, dégradés, corrompus et mêlés de superstitions, la science secrète ne fut conservée pure que parmi le peuple de Dieu. » […] « La Franc-maçonnerie est bien la résurrection de la religion noachique, celle du Patriarche. Noé, cette religion antérieure à tout dogme et qui permet de dépasser les différences et les oppositions de confessions ».
L’année suivante, en 1738, un nouveau et premier article est ajouté aux Constitutions de 1723. C’est la seule modification. Cet article nous apprend qu’« un Maçon est obligé par sa tenure d’observer la Loi Morale en tant que véritable Noachite… ». Or, qu’est-ce que le Noachisme ? Le Noachisme n’est autre que la « religion universelle » talmudique menée par des prêtres juifs à laquelle toute l’humanité doit se soumettre. Je cite le rabbin Élie Benamozegh : « [Le Noachisme] c’est la reconnaissance que l’humanité doit faire de la vérité doctrinale d’Israël, tout en gardant dans la pratique son autonomie et sa liberté ». Être simultanément soumis et libre n’est pas possible ; cependant, les intentions rabbiniques n’en sont pas moins claires…
Le Noachisme n’est pas un mythe mais une réalité maçonnique, qui est ignorée par l’immense majorité de francs-maçons.
Karl VAN DER EYKEN, Le Cercle de l’Aréopage, le 8 janvier 2018
Questions du Public
La vidéo commence ici aux questions du public (30mn45).
Le Vrai Visage de la Franc-Maçonnerie
Les éditions L’Héritage publient les actes du colloque organisé par la revue éponyme le 24 juin 2017 à Paris. Trois cents ans après la fondation de la franc-maçonnerie, que sait-on vraiment de ces sociétés secrètes qui la composent ?
Pour répondre à cette question, Thibaut de Chassey, directeur de la revue L’Héritage, a fait appel à quatre personnalités réputées pour leur sérieux et pour la valeur de leur démarche, qu’elle consiste en un témoignage direct – puisque deux d’entre elles sont des anciens haut-gradés de la franc-maçonnerie – ou en de savantes recherches.
Serge Abad-Gallardo est resté un quart de siècle dans la franc-maçonnerie, avant de la quitter pour le Christ. Il est l’auteur de deux livres : « J’ai frappé à la porte du Temple« , puis « Je servais Lucifer sans le savoir« .
Karl Van Der Eyken, lui aussi ancien franc-maçon, pendant plus de vingt ans, ancien vénérable maître d’une loge, évoque l’origine de la franc-maçonnerie, de ses rituels et de ses symboles. Il évoque différents courants, des Rose-Croix au noachisme, « religion universelle » talmudique à laquelle devrait se soumettre toute l’humanité, tous ces sourants ayant un dénominateur commun : la Gnose.
Suite de l’article de Medias-presse.info ici.