Armin Vambery

Nous avons démarré en soulignant ces passages de Wikipédia qui disent tout ou presque.

Selon Wikipedia.fr [Ármin Vámbéry]

Ármin Vámbéry ([ˈaːɾmin][ˈvaːmbeːri]), ou Arminius Vambery, né Hermann Wamberger le 19 mars 1832 à Szentgyörgy, décédé le 15 septembre 1913 à Budapest, était un géographe orientaliste hongrois, professeur des universités et membre de l’Académie hongroise des Sciences.

Postérité

Ármin Vámbéry est l’un des orientalistes juifs, à l’instar de Kurban Saïd (Lev Nussimbaum), à avoir pris l’identité et à avoir écrit sur la vie musulmane. Il s’est même converti à quatre reprises. Il était à la fois un agent double et un passeur double ; il était notamment proche des sultans ottomans, en particulier d’Abdülhamid II dont il a recueilli des confidences. En 19001901, il promet à Theodor Herzl de lui négocier une audience avec le sultan ottoman Abdülhamid II, mais son but est alors davantage d’extorquer de l’argent de Herzl et n’organise ainsi pas la rencontre.

Ármin Vámbéry est aussi connu comme le promoteur et ardent défenseur de la politique anglaise à l’Est contre la politique russe. En 2005, les Archives nationales de Kew (Sussex, Royaume Uni), désormais accessibles au public, révèlent qu’Ármin Vámbéry a été employé par le ministère britannique des Affaires étrangères (British Foreign Office) comme agent et espion dont la mission était de lutter contre les tentatives de la Russie de gagner du terrain en Asie centrale et ainsi menacer la position britannique sur le sous-continent indien.

En outre, il a plaidé avec enthousiasme la théorie d’un lien linguistique étroit entre le turc et le hongrois, provoquant un débat très vif, tant sur les plans scientifique que politique en Hongrie. Ármin Vámbéry a fait valoir alors que les similitudes entre les deux langues étaient le fait d’une origine géographique commune localisée au Nord de l’Asie. Cette théorie prenait ainsi le contre-pied de la théorie d’une origine finno-ougrienne du hongrois, alors largement dominante en Hongrie. En Turquie au contraire, le hongrois et le turc sont toujours considérés comme deux branches de la même famille linguistique ouralo-altaïque.

Les idées de Vámbéry ont été ignorées pendant une bonne partie du XXe siècle pour des raisons qui étaient, au moins en partie liées au contexte politique et culturel. Les similitudes grammaticales entre turchongrois et les langues finno-ougriennes sont établies bien que toujours pas réellement étayées par la linguistique comparée.


Selon Louis de Maîstre [L’Enigme René Guénon et les « S.I. » , Milan 2004]

Chapitre IV – Les « Supérieurs Inconnus » et la Société Théosophique (494 – 509)

Sa proximité de Kolozvar est en tout cas significative, en particulier quand on sait que cette ville fut une des localités où Mme Blavatsky se rendit pendant ses « années cachées ». Peut être Agardi Metrovich faisait_il partie de son groupe, dépendant de l' »initié hongrois », homme constamment placé, dans la géopolitique des théosophistes, en relation avec la Transylvanie, et dont la présence dans la région pourrait expliquer bien des choses ? Pour notre part, nous sommes convaincu que ce fameux « maître des Balkans », désigné par les théosophistes comme « Maïtre R. », alias comte de Saint-Germain, était en réalité l’expression d’une cellule frankiste et importante. Certes, les Juifs n’ont jamais été nombreux en Transylvanie. Mais cela ne veut pas dire qu’ils en étaient complètement absents, abstraction faite, d’ailleurs que ce n’est pas de la communauté orthodoxe qu’il est question ici : les individus dont nous parlons n’avaient pas toujours besoin d’un tel « écran » pour agir sans être dérangés.

En parlant de « cellule » nous n’entendons pas dire « loge » ; quels que puissent avoir été, à un moment donné, les rapports du frankisme avec la franc-maçonnerie, les deux phénomènes ne sont pas du tout interchangeables, bien que le « Maïtre R. » ait été gratifié par les théosophistes, à tort ou à raison, du titre de chef universel de la seconde. Ce qui est sûr, c’est que, pour des raisons non encore éclaircies, les Balkans et leur « Adepte » ont jouré, dans l’historiographie imagée de la S.T., un rôle tout particulier, puisque, à en croire les habituelles sources théosophistes, c’est à ce maître qu’il incombe de garder certains secrets maçonniques de grande importance. Comme on l’a déjà vu à plusieurs reprises, une hypostase de ce « maître » apparut au XVIIIe siècle sous la forme du compte de Saint-Germain, aventurier ou grand mystificateur, dont l’origine juive est plus que probable, ne fût-ce que par sa connaissance du yiddish. Une autre « incarnation » de cet adepte apparut, toujours selon la même source, avec le prince Rakôczi II (1676-1735), célèbre homme d’Etat hongrois et seigneur de Transylvanie, héros au travers duquel on désirait mettre en évidence le côté positif de notre « maître ». Mais il faut savoir que le même personnage cachait un aspect beaucoup moins attirant, pour ne pas dire sinistre, aspect occulté de façon très romanesque au XIXe siècle sous la figure du compte Dracula, autre héros, à sa façon, de notre époque.

Un « initié hongrois » excentrique

Les renvois à la sombre personnalité de Vlad V dit l’Empaleur et aux légendes sur les vampires, très populaires dans les Balkans, semblent apparemment étrangers au thème traité ici. Mais c’est pour éclairer cette question que nous jugeons bon d’introduire une autre personnage important, à certains non moins énigmatique que bon nombre de ceux déjà apparus à tel ou tel titre, dans la pages qui précèdent.


Selon Jean Robin [La véritable mission du comte de Saint-Germain, Editions Guy Trédaniel, Paris 1986]

Chapitre IV – D’autres viendront qui reprendront le flambeau

II y a là plus de clefs qu’il ne nous en faut pour décrypter l’histoire occulte de certaine « tradition initiatique » à laquelle semble bien se rattacher le comte de Saint-Germain, comme nous l’allions voir. Car l’empereur Sigismond dont il vient d’être question n’est autre que Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie en 1387 et empereur d’Allemagne de 1411 à 1437. Il fonda en 1418 l’Ordre du Dragon renversé, qui avait officiellement pour mission de défendre la Chrétienté contre les Turcs. C’est à cet Ordre qu’appartint Vlad IV de Valachie, monté sur le trône en 1455, et que l’on appela pour cette raison le fils du Dragon : Dracula… Car cet inquiétant personnage n’avait pas été inventé en 1897

<L’Ordre du Dragon, sous ses apparences « chevaleresques » et catholiques, dispensait en effet ce que nous sommes bien contraint d’appeler, faute de terme plus approprié, une « initiation vampirique ». Ce qui a au moins le mérite de la clarté. Le Dragon n’est-il pas le gardien du sang éternel, du fluide vital ? Dans la saga nordique en particulier, Siegfried tue le Dragon pour s’approprier, avec son sang, des pouvoirs nouveaux, et même l’immortalité. Le récit symbolique cité plus haut — et qui offre certaines similitudes avec les voyages de Christian Rosenkreutz — atteste que l’Ordre véhiculait des mystères d’origine égyptienne (et selon toute vraisemblance « séthiens »). L’auteur de la Magie sacrée d’Abramelin, après avoir été rattaché à cette tradition, avait lui-même initié (quoique partiellement) l’empereur Sigismond ; et ce dernier avait fondé l’Ordre du Dragon, dont le rituel était précisément basé sur la magie d’Abramelin. Or, quatre siècles plus tard, on retrouvait ce même rituel d’Abramelin au sein de la Golden Dawn, à laquelle appartenait Bram Stoker, l’auteur de Dracula ! Oui, décidément, tout s’éclairait. Et l’on voit qu’il s’agissait en l’occurrence de bien autre chose que d’une œuvre d’imagination, même si Bram Stoker, pour éviter les foudres de l’Angleterre victorienne, avait « moralisé » la fin de son roman, en faisant mourir Dracula. En fait il s’agissait, là encore, de détourner les soupçons. Doit-on en conclure que les vampires personalities qu’il affirme avoir rencontrées à Londres n’étaient autres que ses frères en initiation ?

Quoi qu’il en soit, Stoker, dans son roman, insiste sur l’identité entre « son » Dracula et le prince Vlad de Valachie, qui selon lui a franchi les siècles intact, dans le secret d’une tombe que personne en fait n’a découverte. Et quiconque, après avoir lu Dracula, s’est reporté à une carte de Roumanie, n’a pas manqué d’être frappé par la précision extrême avec laquelle les lieux et les itinéraires ont été décrits. On se trouve alors confronté à cette apparente contradiction : Stoker, d’une part, a superbement négligé ce que les historiens disent de son héros ; et d’autre part, il a décrit avec un soin minutieux les lieux qu’a fréquentés le prince des vampires. Comme il est évidemment exclu que Stoker ait voulu accréditer l’hypothèse fantastique de la survie pure et simple de Dracula, faut-il penser que, sous le voile de la fiction romanesque, il a eu dessein d’évoquer certaines résurgences contemporaines de la tradition véhiculée par l’Ordre du Dragon ? Aussi audacieuse que puisse paraître de prime abord cette hypothèse — à laquelle nous prépare néanmoins la réapparition du rituel d’Abramelin — nous devons dire qu’elle est confirmée par un témoignage de poids dont nous aurons à reparler bientôt.

Mais auparavant, il nous faut évoquer un autre personnage de roman, prétendument imaginé, lui aussi, par Sheridan Le Fanu. Nous voulons parler bien sûr de Carmilla, ou Mircalla de Karnstein, qui sème la désolation et la mort, dans les châteaux dont sa beauté et son pouvoir de séduction lui ont ouvert les portes, dans le cadre aristocratique de l’Autriche du xixe siècle.

Or, il se trouve là encore que tous ceux qui ont connu Sheridan Le Fanu affirment qu’il a travaillé sur des documents authentiques. Le lien entre Dracula et Carmilla est d’autant plus évident que cette dernière n’est autre que… Barbara de Cilly, la jeune fille que l’empereur Sigismond aimait passionnément, et qu’il demanda à l’auteur du Livre d’Abramelin de ressusciter. Née en 1377 en Slovénie, une « région à vampires », l’égérie de l’Ordre du Dragon mourut en 1451 à Graz, en Haute-Styrie, précisément là où, comme par hasard, Le Fanu situe l’action de son roman.

Mais voilà qui est plus extraordinaire encore : si Barbara de Cilly mourut à Graz, elle fut inhumée dans une chapelle du château des Herdôdy à Varazdin, dans l’actuelle Yougoslavie, à la limite des Carpates. Or, c’est à Varazdin que se manifestèrent en 1936 des phénomènes « vampiriques » dont un membre de la Société Théosophique, qui passait là ses vacances, informa Robert Ambelain. (Cf. le Vampirisme, éd. Robert Laffont.) Et, précision stupéfiante, ce témoin ajoutait : « Les vieux des générations précédentes attribuaient ces attaques à un cadavre enterré au château des Herdôdy, à Varazdin. Mais leurs traditions sont muettes sur son nom, son lieu exact de sépulture, l’époque de sa mort. » C’est bien pourquoi, dans le roman de Sheridan Le Fanu, la tombe de Mircalla de Karnstein, alias Barbara de Cilly, est elle aussi introuvable ! On le voit : aussi bien Carmilla que Dracula étaient autre chose que des personnages de fiction.

Surtout si l’on en croit Jean-Paul Bourre, qu’une enquête sur^ le vampirisme mena à Venise, là même où avait été traduit le Livre d’Abramelin le Mage. Il y rencontra le grand maître d’une organisation transmettant une initiation, basée comme il se doit sur le rituel communiqué par ce même Abramelin.

L’aristocrate vénitien Renato D. fit à J.-P. Bourre (le Culte du vampire, éd. Alain Lefeuvre) ces intéressantes confidences, après lui avoir montré une photographie représentant un château en ruine dressé sur un éperon rocheux : « Vous avez sous les yeux les restes du château de Dracula. Cette photo a été prise en Transylvanie, il y a à peine deux ans. Rien n’a changé depuis. Ce lieu conserve l’orgueil de son créateur […]. Il n’a jamais appartenu à l’imagination de Bram Stoker. D’ailleurs, Stoker, en tant qu’adepte du vampirisme, connaissait son existence. Pour les traditions occultes, ce château a un nom : on l’appelle la Montagne du plus lointain Minuit. C’est dans ce lieu, dit la prophétie, que Lucifer doit paraître et réunir ses disciples à la fin des temps… et ce temps du rassemblement ne saurait tarder. Souvenez-vous de la parole du prophète Isaïe : « Comment es-tu tombé des cieux, Lucifer, Astre du matin, fils de l’Aurore ? Toi qui disais en ton cœur : j’escaladerai les cieux ! Par-dessus les étoiles de Dieu, j’érigerai mon trône ; je siégerai sur la Montagne de l’Assemblée au plus lointain Minuit »… »

Toujours selon l’aristocrate vénitien, cette Montagne du plus lointain Minuit sur laquelle doit revenir Lucifer, porte un autre nom que celui que lui donna la Bible : il s’agit de la montagne de Curtea de Arges, en Roumanie. Au-dessus du village d’Arefu, entouré, comme par un écrin, des neiges des monts Fagaras, se dresse le nid d’aigle de Dracula, presque entièrement recouvert par la végétation. Les paysans de la région se signent en parlant du castel maudit, que hante encore le maître des lieux. Seuls, dans la nuit de la Saint-Georges, les « seigneurs noirs » se réunissent dans les ruines désolées, déchirées par les ronces.

On trouvera peut-être que cette longue digression, d’un romantisme quelque peu frelaté, nous a dangereusement éloigné de notre comte de Saint-Germain. Nous sommes là au contraire au cœur du sujet, et cet apparent détour était en fait indispensable pour nous familiariser avec un Saint-Germain totalement inédit… C’est qu’un autre château, en Transylvanie, reçut lui aussi en plein xxe siècle la visite d’un personnage « mythique ». À en croire les Théosophistes, ce n’était autre que notre comte, connu sous sa nouvelle identité de « Maître R ». Il faut dire que le château en question était tout simplement la demeure des princes Rakôczi. <En 1927, Mrs Besant, qui succéda à Mme Blavatsky à la tête de la Société Théosophique, y séjourna quelque temps en compagnie du « Maître R », et des initiations eurent lieu. Avaient-elles quelque rapport avec l’illumination que viennent chercher à Curtea de Arges les adeptes du vampirisme ? Il n’est pas interdit de le penser — aussi déroutant, voire choquant, que cela puisse paraître de prime abord — tant le cas du comte (et quelle que soit la réalité de son identification avec le « Maître R ») offrait de similitudes avec les thèmes évoqués plus haut. Voilà pourquoi, selon toute vraisemblance, Saint-Germain Germain ne revendiquait la filiation — initiatique et non charnelle — des Rakôczi qu’auprès de certains de ses interlocuteurs. Nous rappellerons pour faire bonne mesure que les Rakôczi étaient apparentés à cette famille Bathory à laquelle, on le sait, appartenait la célèbre Elizabeth, la Blutgräffin, la « Comtesse sanglante », et que de surcroît le château de Curtea de Arges, le fief de Dracula, passa aux Bathory du temps de cette redoutable Elizabeth. Le même dragon ne figurait-il pas sur leurs armoiries ?… (Ajoutons, à titre purement anecdotique, que l’un des deux manuscrits qui ont été attribués au comte de Saint-Germain [l’autre étant la Très Sainte Trinosophie], s’intitule : La Magie Sainte révélée à Moyse, retrouvée dans un monument égyptien, et précieusement conservée en Asie sous la devise d’un DRAGON AILÉ. Il s’agit d’un rituel magique « pour opérer trois merveilles : 1) trouver les choses perdues dans les mers depuis le bouleversement du globe ; 2) découvrir les mines de diamants, d’or et d’argent, dans le sein de la terre ; 3) prolonger la vie au-delà d’un siècle avec la force et la santé. »)

Nous avons déjà souligné, d’un autre côté,< l’analogie entre les thèmes vampiriques auxquels nous faisions allusion à l’instant, et la légende de fondation de la Rose-Croix. Certains n’ont-ils pas dit que Saint-Germain et Rosenkreutz n’étaient qu’une seule et même personne ? Nous allons voir que cette hypothèse d’apparence fantastique (et qu’il convient de « traduire ») est en fait étayée par de bien singuliers indices.

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