II.13.iv Age de la Déraison – Stricte Observance

David Livingstone écrit sur les dessous de l’histoire depuis 30 ans et nous a accordé le droit de traduire plus de 170 de ses articles, soit le tiers de son incroyable Ordo ab Chao.

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Karl Gotthelf, Baron Hund (1722-1776).

Falk était l’un des « Supérieurs Inconnus » du rite de la Stricte Observance, fondé dans les années 1760 par Karl Gotthelf, le baron Hund (1722-1776) 1. Le parrain de Jacob Frank à son baptême était le roi Auguste III de Pologne, dont le conseiller intime était von Hund. Le baron von Hund était également conseiller d’État de Marie-Thérèse. Alors qu’en Angleterre, la Grande Loge de Londres donnait de la cohésion à la maçonnerie britannique, en Allemagne, il n’existait pas d’autorité maçonnique centrale unique, ce qui a permis l’émergence de nombreuses variétés de maçonneries. Un système, qui a dominé pendant un certain temps la maçonnerie allemande, était le Stricte Observance, qui se réclamait d’une renaissance de l’Ordre du Temple. Le Baron von Hund, qui avait été initié en 1741 aux trois degrés de la maçonnerie en Allemagne, vint consacrer une loge à Paris.

Hund prétend avoir ensuite été initié en 1741 à l’Ordre du Temple par des « Supérieurs Inconnus », dont il ne doit pas révéler l’identité. Selon son propre récit, von Hund a été reçu dans l’Ordre, en présence du Jacobite Lord Kilmarnock (1705 – 1746), un pair écossais qui a rejoint le Rassemblement Jacobite de 1745, a été capturé à Culloden et ensuite exécuté pour trahison sur Tower Hill. Le baron von Hund a ensuite été reçu dans l’Ordre par un Chevalier Inconnu de la Plume Rouge, qu’il a plus tard prétendu être Bonnie Prince Charlie et qu’il a supposé être Grand Maître. Cette personne donna à Hund la permission de fonder une branche des néo-Templares en Allemagne 2.

L’histoire de l’Ordre du Temple de Hund est censée être révélée dans un texte connu sous le nom de Charte de Larmenius, un manuscrit prétendument créé par Johannes Marcus Larmenius, signifiant « l’Arménien », en février 1324. Cependant, il n’est pas surprenant que la plupart des chercheurs aient conclu qu’il s’agit d’un faux, sur la base de l’analyse du code déchiffré, ainsi que des circonstances de la prétendue découverte de la charte 3.

Dans le document, Larmenius affirme que le Grand Maîtrise des Templiers lui a été transmis par le dernier Grand Maître emprisonné, Jacques de Molay. Ainsi, il a assuré une ligne de succession jusqu’à son inauguration semi-privée au Couvent général de l’Ordre à Versailles en 1705 par l’ami du Chevalier Ramsay, Philippe, Duc d’Orléans. La Stricte Observance était en réalité une association purement allemande composée de membres issus entièrement des classes intellectuelles et aristocratiques, et, à l’imitation des Ordres chevaleresques du passé, connus les uns des autres sous des titres chevaleresques. Ainsi, le prince Charles devint Eques a Leone Resurgente, et Ferdinand Duc de Brunswick, Eques a Victoria 4.

Un couvent d’Altenberg, en 1764, reconnaît l’autorité de Hund et la Stricte Observance se développe jusqu’à ce qu’il y ait des branches en Russie, en Hollande, en France, en Italie et en Suisse, dont les membres comprennent de nombreux princes d’Allemagne, prêts à jurer allègrement à l’Ordre, les Supérieurs Inconnus et le Grand Maître provincial, le Baron von Hund 5, mais l’harmonie ne règne pas longtemps, car les membres de la Stricte Observance sont fatigués d’attendre les instructions des soi-disant Supérieurs Inconnus.

En 1767, un nouvel Ordre, le Clerici Ordinis Templarii, tenta de combler ce vide. Johann August Starck (1741 – 1816) était un auteur prolifique et un théologien controversé de Königsberg, qui prétendait être un émissaire de cet ordre. Alors qu’il enseignait à Saint-Pétersbourg, Starck avait rencontré un Grec du nom du comte Peter Melesino, lieutenant-général de l’armée impériale russe, et dont l’ordre maçonnique revendiquait les clercs des Templiers comme ses ancêtres 6.Stack pensait que les premiers Templiers avaient hérité de leur savoir occulte de Perse, de Syrie et d’Égypte, qui leur avait été transmis par une société secrète essénienne opérant au Moyen-Orient pendant les Croisades 7. En 1768, Starck joignit sa marque cléricale de templiers à la Stricte Observance. En 1771, il y a eu une grande convention de toutes les loges maçonniques revendiquant une descendance mystique de l’ordre des Templiers. Le groupe de Starck fut fusionné à la Stricte Observance, tandis que Hund, qui ne pouvait pas fournir de preuves des origines de sa version du templiarisme, fut forcé de se retirer et ne prit qu’une position honorifique dans le nouvel ordre. Starck retourna à Saint-Pétersbourg en 1768, puis à Königsberg en 1769, où il habitait à côté d’Emmanuel Kant (1724-1804) 8.

Les écrits de Stark sur la religion comparée et sa forme particulière de franc-maçonnerie ont suscité une controverse et une impopularité considérables. La publication par Starck de Hephästion (1775), qui retrace certaines caractéristiques du christianisme à ses racines païennes, a suscité une forte réaction parmi les religieux et la communauté universitaire. Son Defense of Freemasonry (1770), qui soutenait que les enseignements des mystères d’Eleusine, la franc-maçonnerie et le christianisme ne faisaient qu’un 9.

David LIVINGSTONE

1 – Webster. Secret Societies and Subversive Movements.2 – Gould. History of Freemasonry, III. pp. 101,
110.3 – Christopher Hodapp & Alice Von Kannon. The Templar Code for Dummies (For Dummies, 2007), p. 176.4 – Webster. Secret Societies and Subversive Movements.5 – “The Rite of Strict Observance.” Grand Lodge of British Columbia and Yukon. Retrieved from http://freemasonry.bcy.ca/texts/strict_observance.html 

38 – “Johann August, Freiherr von Starck (1741-1816).” The Bloomsbury Dictionary of Eighteenth-Century German Philosophers, ed. Heiner F. Klemme & Manfred Kuehn (Bloomsbury, 2010).

7 – Michael Howard. Secret Societies: Their Influence and Power from Antiquity to the Present Day Michael Howard (Simon and Schuster, 2007), p. 69.

8 – “Johann August, Freiherr von Starck (1741-1816).” The Bloomsbury Dictionary of Eighteenth-Century German Philosophers, ed. Heiner F. Klemme & Manfred Kuehn (Bloomsbury, 2010).

9 – Ibid.

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