David Livingstone écrit sur les dessous de l’histoire depuis 30 ans et nous a accordé le droit de traduire plus de 170 de ses articles, soit le tiers de son incroyable Ordo ab Chao.

Selon les archives maçonniques, Pie IX a été initié à la franc-maçonnerie dans la Loge Eterna Catena de Palerme le 15 août 1839 1. Pie IX a été le plus long pape élu de l’histoire de l’Église catholique, avec plus de 31 ans de règne. Pendant son pontificat, il a convoqué le premier Concile du Vatican (1869-70), qui a décrété l’infaillibilité papale, mais le Concile a été écourté en raison de la perte des États pontificaux. Comme le pape Pie IX avant lui, Léon XIII a demandé la publication de l’Alta Vendita, un texte prétendument produit par la plus haute loge des Carbonari italiens et écrit par Mazzini. Il fut d’abord publié par Jacques Crétineau-Joly dans L’Église Romaine en face de la Révolution. Le pamphlet a été popularisé dans le monde anglophone par Monseigneur George F. Dillon en 1885 avec son livre The War of Anti-Christ with the Church and Christian Civilization.

Étonnamment, le document expose les détails d’un complot maçonnique visant à infiltrer l’Église catholique et à installer finalement un pape maçonnique 2 :
Notre fin ultime est celle de Voltaire et de la Révolution française – la destruction finale du catholicisme, et même de l’idée chrétienne…
Le pape, quel qu’il soit, ne viendra jamais dans les sociétés secrètes ; c’est aux sociétés secrètes de faire le premier pas vers l’Église, dans le but de les conquérir toutes les deux.|| La tâche que nous allons entreprendre n’est pas le travail d’un jour, d’un mois ou d’un an ; elle peut durer plusieurs années, peut-être un siècle ; mais dans nos rangs le soldat meurt et la lutte continue 3.

Le secrétaire d’État de Léon XIII était le cardinal Rampolla, que l’Ordo Templi Orientis (OTO) revendiquait comme l’un de ses principaux membres 4. À la mort de Léon XIII en 1903, on s’attendait à ce que Rampolla soit élu pape. Sa candidature a pris de l’ampleur jusqu’au dernier moment où l’empereur autrichien François-Joseph Ier a imposé le veto Jus exclusivae pendant le conclave. Craig Heimbichner, écrivant dans le Catholic Family News d’août 2003, déclare que Monseigneur Ernest Jouin serait intervenu personnellement auprès de l’empereur François-Joseph pour demander que le Jus exclusivae soit invoqué, ayant obtenu des preuves que le cardinal Rampolla avait au moins une affinité étroite avec les francs-maçons 5.
Le pape Pie IX était un pape marial et il a utilisé la doctrine de l’infaillibilité papale en définissant comme dogme, en 1854, l’Immaculée Conception de Marie. Dans son encyclique Ubi primum, Pie IX a décrit Marie comme une Médiatrice du salut, un concept qui a d’abord été pleinement adopté par le successeur de Pie IX, Léon XIII. Dans son encyclique Miserentissimus Redemptor, Pie XI a déclaré que Jésus-Christ s’était « manifesté » à Sainte Marguerite-Marie d’Alacoque au XVIIe siècle et a fait référence à la conversation entre Jésus et Sainte Marguerite à plusieurs reprises. Sainte Marguerite a d’abord été repoussée par sa mère supérieure et n’a pas pu convaincre les théologiens de la validité de ses visions. Une exception notable est le jésuite Saint Claude de la Colombière, qui la soutient. La dévotion au Sacré-Cœur fut officiellement reconnue 75 ans après sa mort.
Au XIXe siècle, une autre religieuse catholique romaine au Portugal, la Bienheureuse Marie du Divin Cœur, une congrégation du Bon Pasteur, a rapporté plusieurs messages de Jésus-Christ dans lesquels il lui était demandé de contacter le Pape Léon XIII. Sainte Marie est née Maria Droste zu Vischering, fille d’une des familles allemandes les plus riches et les plus nobles qui se sont distinguées par leur fidélité à l’Église catholique. Elle a finalement incité Léon XIII à suivre le commandement de sa vision et à consacrer le monde entier au Sacré-Cœur de Jésus. Léon XIII lui-même a qualifié cette consécration solennelle de « plus grand acte de mon pontificat » 6. En 1856, le pape Pie IX a proclamé la fête du Sacré-Cœur pour toute l’Église et a exhorté les fidèles à se consacrer au Sacré-Cœur.

Pendant la papauté du successeur de Léon XIII, le pape Pie X – qui venait d’un héritage franquiste – certaines des images mariales de renommée mondiale ont reçu un couronnement canonique. L’arrière-arrière-grand-père de Pie X était Giovanni Sarto, un franquiste polonais dont le vrai nom était Jan Krawiec (Yehuda Kravitz), né en Grande-Pologne en 1687. Krawiec a rejoint le mouvement franquiste dans les années 1750 avec sa famille. La famille est venue à Godero près de Trévise en 1760 après l’arrestation de Jacob Frank où ils ont pris des noms italiens. Ils ont choisi Sarto, qui signifie « tailleur », tout comme Krawiec (polonais) et Kravitz (yiddish), comme nom commun dans la région. Le grand-père maternel du pape Pie X était lui aussi issu d’une famille franquiste à l’origine et s’appelait Mordechai Samson (Melchior Szalwinski ou Schwienke), mais il est devenu Melchiorre Sanson en Italie. Le nom de famille de sa grand-mère maternelle était Antonini (à l’origine Antonik en polonais) 7.
David LIVINGSTONE
1 – Bollettino Officiale del Grande Oriente Nazionale Egiziano; Dudley Wright. Roman Catholicism and Freemasonry (London: William Rider & Son, Limited, 1922), pp. 172-175.
2 – George F. Dillon. War of Anti-Christ with the Church and Christian Civilization (M.H. Gill & Son, 1885).
3 – John Vennari. The Permanent Instructions of the Alta Vendita (Rockford, Ill: Tan Books, 1999), p. 6.
4 – Alexis Bugnolo. “‘Team Bergoglio’ and the legacy of Cardinal Mariano Rampolla del Tindaro” From Rome (January 10, 2015).
5 – “Pope Saint Pius X.” From the Housetops, No. 13, (Fall, 1976, St. Benedict Center, Richmond, New Hampshire).
6 – Jean Bainvel. “Devotion to the Sacred Heart of Jesus.” The Catholic Encyclopedia. Vol. 7 (New York: Robert Appleton Company, 1910).
7 – Athol Bloomer. “Frankists and the Catholic Church.” alternativegenhist.blogspot.ca (April 15, 2014).
Quand une présumée affiliation maçonnique n’est qu’une légende et une calomnie…
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SODALITIUM N° 62, EXTRAIT DE L’ARTICLE « LE CARDINAL RAMPOLLA ÉTAIT-IL FRANC-MAÇON ? »
QUAND UNE PRÉSUMÉE AFFILIATION MAÇONNIQUE N’EST QU’UNE LÉGENDE ET UNE CALOMNIE
« Une rumeur ou un écrit, ou une affirmation sur l’affiliation maçonnique d’un prélat, d’un prêtre, d’un évêque, d’un Pape ne suffit pas, en effet, pour que cette affiliation soit certaine, ou même seulement probable et non sans fondement. L’histoire nous offre de nombreux exemples de légendes calomnieuses contre des champions de la cause catholique, faussement accusés d’appartenir à la franc-maçonnerie. Un des cas les plus fameux est certainement celui du Pape Benoît XIV (Prospero Lambertini), qui renouvela l’excommunication de Clément XII contre la maçonnerie et intervint auprès du roi de Naples, Charles III, pour qu’il interdise et extirpe la secte de son royaume. Et pourtant, les hommages hypocrites au Pontife de Voltaire, de Swedenborg et de Walpole ainsi que les rumeurs sur la Loge romaine recueillies par le théologien protestant maçon Münster valurent au Pape l’humiliation d’être suspecté d’être lui-même franc-maçon, ce qui le poussa, entre autres, à renouveler l’excommunication contre ses calomniateurs. Mais son zèle antimaçonnique ne servit à rien contre le préjugé, puisqu’en 1911 encore – comme l’écrit Francovich – P. Duchaine avalisait la fausse nouvelle de l’initiation de Lambertini (10), et en 1961 le fr. Lesaint la répandait – comme le rapporte Coston – dans la revue Pax (11). La légende concernant Pie IX a elle aussi la vie dure. Ce grand et saint Pontife qui condamna la franc-maçonnerie dans au moins vingt-huit documents importants fut accusé d’être lui-même maçon, et la calomnie dure encore aujourd’hui puisque le Dictionnaire des Francs-maçons européens publié en 2005 le met au nombre des “frères” de la Loge Eterna Catena de l’Orient de Palerme dès 1839 et trouve une confirmation de ceci dans le fait que “son appartenance à la franc-maçonnerie fut révélée à la tribune de l’Assemblée nationale, à Paris, par le F Charles Floquet” (12). La source, non citée, du dictionnaire est un article d’un certain Caubet publié en décembre 1865 dans la revue Le Monde maçonnique. Le même Monde maçonnique affirme en 1868, que Pie IX avait été initié à Philadelphie, aux États-Unis en 1823. Dommage que Mgr Mastaï Ferretti n’ai jamais visité ce pays… En 1878 une autre revue maçonnique, La Chaîne d’union, présente carrément le témoignage d’un ‘témoin oculaire’, le parrain en personne de l’initiation de Mastaï, qui, cette fois, aurait eut lieu en 1811 à Thionville ! En 1924, une revue maçonnique française et un livre imprimé à Rome reprennent la calomnie. Dans une étude dédiée à la question (13), Yves Chiron écrit qu’“aujourd’hui aucun maçon ne soutient plus cette thèse” et il allègue le témoignage d’une lettre du bibliothécaire du Grand-Orient de France en date du 30 mai 1995 ; par contre, dix ans plus tard dans le Dictionnaire de la Grande Loge le ‘on-dit’ réapparaîtra. Racontar qui, soit dit en passant, frappe aussi, mais j’ignore si c’est avec plus de fondement, le secrétaire d’État de Pie IX, le cardinal Antonelli (1806-1876) qui fut même un “ami très dévot de saint Jean Bosco” et, naturellement, “intime” de Pie IX, dont il fut le fidèle serviteur durant tout son pontificat, jusqu’à sa mort (cf. l’Enciclopedia Cattolica) (14). La glorieuse figure du cardinal Ottaviani n’a pas été davantage épargnée. Le dernier secrétaire du Saint-Office, celui qui, au Concile, s’opposa à toutes les nouveautés modernistes, celui qui signa le Bref Examen critique du Novus Ordo Missæ, aurait été franc-maçon, du moins selon les insinuations, bien peu crédibles, du vénérable de la fameuse Loge P2 du Grand-Orient d’Italie, Licio Gelli (15). Les faits documentés (et Gelli l’admet) montrent plutôt l’amitié intime entre le cardinal Lercaro, représentant de pointe du progressisme conciliaire et auteur de la réforme liturgique, et le bras droit de Gelli, Umberto Ortolani, et voilà comment par contre pas même le nom d’Ottaviani n’est épargné ! Faut-il donner créance aux insinuations d’un franc-maçon, vu que le démon est le père du mensonge ? En cela Gelli (encore en vie) est digne héritier de la Rivista della Massoneria italiana, laquelle publia, en deux parties, le 1er août 1892 et en juin-juillet 1895, des listes d’ecclésiastiques maçons. “Les deux listes n’ont pas le charisme de la rigueur” – écrit le Père Esposito. “Le tort de la revue – poursuit-il – est aussi de ne pas contrôler jusqu’à obtention d’une certitude certaines affirmations qui, ou apparaissent manifestement infondées, ou ne sont pas suffisamment illustrées ; en ce sens nous rappellerons les affirmations insoutenables de ce périodique (1895, 146) à propos de Clément XIV, de saint Antoine Marie Claret ou de Arocedal” (16). Le grand expert de la franc-maçonnerie (et ennemi de la secte), Henri Coston, écrivait donc en 1964, en parlant du cas Rampolla, après avoir exposé les cas similaires de Benoît XIV et de Pie IX : (“L’accusation portée par les antimaçons contre Mgr Rampolla rappelle celle des maçons contre Pie IX” p. 172) : “compte tenu de ce que nous venons de dire et sauf exception que nous ignorons – nous ne pouvons naturellement prendre pour argent comptant les affirmations de l’auteur des ‘Fils de la Lumière’ [Roger Peyrefitte] – il semble bien improbable que des prêtres de l’Église catholique romaine soient francs-maçons” (17). En 1992 Coston est plus sévère (entre-temps il y a eu le Concile) : après avoir rappelé le cas Rampolla et le cas Le Nordez, il conclut : “si nous avons longuement relaté les affaires Rampolla et le Nordez, c’est pour montrer à quel point il est difficile de faire la preuve de l’appartenance maçonnique de hauts personnages. (…) Il n’en demeure pas moins que, selon l’adage fameux, il nÿ a pas de fumée sans feu, et que, si l’on a du mal à prouver l’affiliation de hauts prélats à des sociétés secrètes maçonniques, en l’absence de documents authentiques, on peut à juste titre les considérer pour le moins comme des alliés objectifs de la franc-maçonnerie, dans la mesure où leur comportement, ou leur politique sont conformes aux intentions, aux visées, aux plans des arrière-loges qui, elles, sont bien connues” (18). J’anticipe ma conclusion, il est difficile de passer outre le jugement d’Henri Coston et de proclamer certain et démontré ce que lui-même admit ne pas être encore démontré dans l’état actuel des choses (19). »
Notes : 10-19 cf. http://www.sodalitium.eu/sodalitium_pdf/Soda-F62.pdf
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Propos trop généraliste pour laver Rampolla. Sur ce point voir Pierre Hillard sur son appartenance de Rampolla à la maçonnerie, à l’Ordo Templi Orientis, à la salle intronisant Lucifer dans laquelle siège le portrait de Rampolla (https://noach.es/2016/03/19/vatican-et-ordo-templi-orientis/) et dans ses Archives du Mondialisme où il publie l’extrait de Retinger disant que Rampolla lui avait réservé une place avant que Retinger n’emprunte une voie plus « laïque » pour mener à bien ses objectifs, comprendre en cohérence avec ceux attendus par Rampolla, pour la suite de son « oeuvre » à Vatican.
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