Walter Lippmann

Nous avons démarré en soulignant ces passages de Wikipédia qui disent tout ou presque.

Selon Wikipedia.fr [Walter Lippmann

Walter Lippmann, né le 23 septembre 1889 à New York États-Unis et mort le 14 décembre 1974 dans la même ville est un intellectuelécrivainjournaliste et pundit (en) américain. Il fut journaliste au New Republic, au World, au New York Herald Tribune où il tint une colonne syndiquée,Today and Tomorrow, et à Newsweek. Il a contribué à populariser le terme de « guerre froide » (qu’il employa pour la première fois en 1947) et l’expression « fabrique du consentement » — qu’il utilisa en 1922.

Jeunes années

Harvard

Lippmann est né à New York dans une famille juive aisée qui avait l’habitude de faire un voyage annuel en Europe. Il entre à Harvard en 1906, où il eut notamment comme professeurs William James et George Santayana, dont il fut l’assistant. Lecteur assidu d’auteurs de la Fabian Society(les WebbHerbert George Wells ou George Bernard Shaw), rejetés des clubs élitaires de cette Université, il crée, en 1908, avec huit autres étudiants le Harvard Socialist Club dont il devient président. En 1910, Il suit les cours de Graham Wallas, un professeur de science politique de la London School of Economics (LSE) invité à Harvard. Cette rencontre est décisive et Lippmann, comme avant lui Graham Wallas, un ancien membre éminent de la Fabian Society, s’éloigne du socialisme pour se rapprocher du libéralisme.

Herbert Croly et le New Republic

Après ses études, il devient l’assistant de Lincoln Steffens, un journaliste « muckraker », et participe à la campagne présidentielle de 1912 qui voit s’affronter un républicain, William Howard Taft, un démocrate, Woodrow Wilson (1856-1924) et un ancien président républicain représentant le Parti progressisteTheodore Roosevelt (1858-1919), un oncle de Franklin Delano Roosevelt (1882-1945). Cette campagne intellectuellement intéressante marquera la vie politique américaine et l’œuvre de Lippmann. En effet, en toile de fond on trouve d’une part la nécessité d’adapter la démocratie à la complexité de la vie économique moderne, et d’autre part, celle de mieux prendre en compte la réalité du suffrage universel. Deux projets structurés se font face : le programme de New Nationalism de Théodore Roosevelt et d’Herbert Croly, et le programme de New Freedomélaboré par Wilson et son conseiller Louis Brandeis. Les deux premiers sont aussi favorables à un renforcement de l’État Fédéral qu’ils sont réservés vis-à-vis de la législation anti-trust. À rebours, Woodrov Wilson est favorable à un renforcement de la législation anti-trust, et réservé quant à un renforcement de l’État. Lippmann s’engage alors à côté de Theodore Roosevelt. À cela deux raisons semble-t-il : il aura toujours une certaine sympathie pour les personnalités politiques flamboyantes, et une foi dans la raison des entrepreneurs et des experts. La réalité sera, comme souvent, contrastée, et finalement si Wilson renforcera les lois antitrust, il renforcera aussi le rôle du Président.

En novembre 1914, Walter Lippmann, avec notamment Herbert Croly et Walter Weyl, participe à la fondation du New Republic, un journal « assez à gauche du consensus libéral pour être stimulant » (Steel, 1980, p. 75). Le journal aura assez vite une certaine influence et sera « un forum pour les esprits de langue anglaise les plus sérieux et les plus originaux 1 ». John Dewey, Charles Beard, James BryceGeorge Bernard Shaw, Graham Wallas notamment y publièrent des articles. Au New Republic, Lippmann fut certainement celui qui se passionna le plus pour la politique étrangère. Il plaida assez rapidement pour que les États-Unis abandonnent l’« isolationnisme » et s’impliquent plus fortement dans les affaires internationales. En 1916, Wilson qui a besoin des voix des progressistes pour l’élection présidentielle se rapproche d’eux. Walter Lippmann, très sollicité, devient en 1917 assistant du ministre de la Guerre Newton Baker.

Des Quatorze Points au Traité de Versailles

Assez rapidement, en septembre 1917, il est nommé secrétaire général de l’Inquiry, une commission de spécialistes formée par Woodrow Wilson et le colonel Edward Mandell House afin d’étudier les problèmes des nationalités en Europe et de réfléchir sur la façon dont pourrait être redessiné le paysage européen après-guerre. Lippmann à l’Inquiry participa activement à l’élaboration de huit des Quatorze points de Wilson (points 6, 7, 8,9,10, 11, 12, 13). Fin 1918, membre de la délégation américaine à la conférence de Paris, il sera chargé de réaliser l’exégèse officielle de ces mêmes Quatorze Points. Il quittera rapidement Paris, fin janvier 1919, car il vit qu’il ne pouvait y être d’aucune utilité d’autant que son mentor, le colonel House, était lui-même marginalisé par la venue de Wilson à Paris. Le seul aspect positif de son séjour parisien fut sa rencontre avec Keynes (Goodwin 1995, p. 336) et Bernard Berenson avec lesquels il entretint par la suite une amitié durable. À Paris, Keynes peu écouté de son chef de délégation quitta également la scène avant la fin de la pièce.

Lippmann revenu aux États-Unis s’opposera, avec les autres éditeurs du New Republic, à la ratification du Traité de Versailles. Ils étaient notamment opposés à la « balkanisation de l’Europe centrale » et aux réparations de guerre (Steel, 1980, p.158). Il obtint de Keynes l’autorisation de publier certains extraits des Conséquences économiques du traité de Versailles dans le numéro de Noël 1919 du New Republic. Le féroce portrait que Keynes dresse de Wilson servit ceux qui, au Sénat, s’opposaient à la ratification du traité de Versailles (Steel, 1980, pp. 164-165). Plus tard, Lippmann semble avoir regretté son geste et souligné l’influence de Croly dans sa décision (Steel, 1980, p.166). Quoi qu’il en soit en ce début des années 1920, une page se tourne pour le monde et pour Lippmann. Début 1922, il quitte le New Republic pour The World de RalphPulitzer. Professionnellement installé dans ce qui sera son métier sa vie durant, il passe à une nouvelle étape de sa vie non sans avoir livré une de ses œuvres majeures Public Opinion (1922), un livre où il développe la notion de stéréotype dont il est l’inventeur et celle voisine de Pictures in Our Heads. Ce livre fut suivi en 1925 de The Phantom Public. Pendant le restant de sa vie active, il assouvira sa passion pour les affaires du monde grâce à son métier de journaliste et à sa participation aux travaux et débats du Council on Foreign Relations.

La « fabrique du consentement » et la démocratie

Dans Public Opinion (1922), Lippmann étudie la manipulation de l’opinion publique. Selon lui, pour « mener à bien une propagande, il doit y avoir une barrière entre le public et les évènements »2 Il décrit alors l’avenir qu’il entrevoit. Il conclut que la démocratie a vu la naissance d’une nouvelle forme de propagande, basée sur les recherches en psychologie associées aux moyens de communications modernes3. Cette propagande implique une nouvelle pratique de la démocratie. Il utilise alors l’expression « manufacture of consent » qui signifie littéralement la « fabrique du consentement ».

Le libéralisme de la Cité Libre et le colloque Walter Lippmann

À la fin des années 1920, Lippmann écrit A Preface to Morals. Ce n’est qu’après la Conférence économique de Londres de juillet 1933 qu’il va vraiment s’intéresser au libéralisme alors contesté et menacé de toutes parts. Ses recherches aboutiront à la publication en 1937 de son livre The Good Society dont la traduction française La Cité Libre sera l’élément déclencheur du colloque Walter Lippmann. L’examen du libéralisme de Lippmann s’articulera autour de trois axes : son opposition au laissez faire, l’importance qu’il accorde à conception de la loi, son analyse du gouvernement libéral. Le second point est peut être le plus difficile à appréhender tant l’image de la loi dans notre tête (picture in our head), pour reprendre une des expressions clés de son livre Public Opinion, peut être différente de la sienne et de celle des juristes cités.

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