Nous avons démarré en soulignant ces passages de Wikipédia qui disent tout ou presque.
Selon Wikipedia.fr [Cecil Rhodes]
Un mythe impérial
Rhodes est resté dans l’imaginaire britannique et sud-africain comme l’archétype de l’homme d’affaires impitoyable, un impérialiste nationaliste mais aussi et peut-être surtout comme un visionnaire.
Sa vie fit naître des légendes, inspira des hagiographies, mais suscita aussi des anathèmes. Son homosexualité ne fut révélée, puis confirmée, que très tardivement au cours du XXe siècle. Son charisme, son appétit, son tabagisme, son obsession pour les bains et les rasages ainsi que son penchant pour la boisson faisaient partie de ses caractéristiques notoires.
Bien que riche, il ne vivait pas dans un luxe ostentatoire. Sa propriété de Groote Schuur était néanmoins somptueuse. Il la légua à l’État sud-africain.
Parallèlement, il légua sa fortune à un fonds chargé de la gestion d’une bourse permettant aux meilleurs étudiants américains, anglais et allemands d’aller étudier à Oxford.
Héritage
La Rhodésie du Nord est devenue la Zambie en 1964.
La Rhodésie du Sud, plus communément appelée Rhodésie à partir de 1964, a proclamé unilatéralement son indépendance en 1965 afin notamment de préserver la domination politique et économique de la minorité blanche. Le pays a finalement été rebaptisé Zimbabwe lors de sa seconde indépendance en avril 1980. Les nouvelles autorités se sont par la suite appliquées à effacer du paysage les traces emblématiques de la période coloniale en commençant par la toponymie et les effigies de Rhodes.
- En mai 1980, le portrait de Cecil Rhodes est retiré de la salle de réception de Government House et envoyé au National Gallery de Salisbury.
- En juillet 1980, sa statue située sur Jameson avenue est déboulonnée quelques heures avant la visite officielle du président mozambicain Samora Machel et remisée aux archives nationales. Les demandes de députés conservateurs britanniques pour la récupérer et l’ériger à Salisbury en Angleterre n’ont pas eu de suite.
- La statue de Rhodes située sur Main street à Bulawayo est également retirée de l’espace public et déplacée au National Museum de la ville. Son wagon personnel, conservé en état, est exposé au musée des chemins de fer de Bulawayo, centre du Zimbabwe.
- En 1984, le parc national Rhodes-Matopos, où est située sa tombe, est renommé Parc national de Matobo. Sa tombe constitue un des hauts lieux touristiques du pays. Elle demeure en l’état malgré les menaces récurrentes du présidentRobert Mugabe de renvoyer sa sépulture au Royaume-Uni.
En dépit de l’éradication globale du nom de Rhodes de la toponymie locale, une voie nommée Cecil Rhodes Drive a été préservée dans le quartier de Newlands à Harare.
Si le nom et les symboles de Rhodes ont été retirés de l’espace public de Zambie et de Zimbabwe, son nom et son effigie sont toujours célébrés en Afrique du Sud et en Angleterre.
- Le Cap est la ville qui rend le plus hommage à Cecil Rhodes où il est honoré en de multiples endroits:
- Sa statue en bronze, érigée en 1910, domine Company’s Garden au centre-ville
- Le Rhodes Memorial (1906–1911) est un ensemble monumental de style temple grec ancien, comprenant un buste de Rhodes, qui fut inauguré en 1912. La statue physical energy est également un hommage à Rhodes, à l’homme et au visionnaire. On accède au monument par Rhodes Drive.
- Rhodes Building au centre du Cap.
- Les terrains qu’il a légués sur Devil’s Peak sont devenus le campus de l’université du Cap alors que sa maison de Groote Schuur, en ville, est devenue la résidence officielle du président d’Afrique du Sud.
- Sa statue accueille les étudiants à l’entrée de l’université du Cap.
- Le cottage où il est décédé à Muizenberg est un musée.
- À Kimberley, une statue équestre de Rhodes (1907) domine une place du centre-ville.
- L’université Rhodes, fondée en 1905, près de Grahamstown porte toujours son patronyme.
- La station de ski de Rhodes, dans le Cap-Oriental, a été baptisée également en son honneur.
- À Mafeking, sa statue a été retirée de l’espace public dès le début des années 1980 alors que la ville était intégrée dans le bantoustan indépendant du Bophuthatswana.
Rhodes a légué également la bourse scolaire Rhodes qui permet aux étudiants les plus méritants de poursuivre leurs études à l’université d’Oxford. Parmi les bénéficiaires de cette bourse figure notamment le président américain Bill Clinton.
Cecil Rhodes figurait en 56e position sur la liste des 100 plus grands sud-africains de tous les temps, réalisée en 2004 parmi la population d’Afrique du Sud.
Selon Pierre Hillard [VoltaireNet]
Cecil Rhodes (1853-1902) [26]
Ce grand défenseur de l’Empire britannique émigre en Afrique australe où sa personnalité et ses qualités intellectuelles hors normes lui permettent de faire fortune dans le diamant. Il est à l’origine de la création de l’industrie diamantaire De Beers en liaison et avec l’appui de Nathaniel Mayer Rothschild (1840-1915). Sa fortune colossale lui ouvrant les portes de la colonie britannique, Cecil Rhodes pose les jalons permettant à l’Etat Sud-africain (dominion de l’Empire britannique) de prendre forme quelques années après sa mort en 1910. Son influence financière et politique lui permet de contrôler des territoires à qui il donne son nom : la Rhodésie. Divisés plus tard en Rhodésie du Nord et Rhodésie du Sud, ces Etats sont devenus la Zambie et le Zimbabwe. Cependant, sa grande idée coloniale est de réaliser une immense voie de chemin de fer partant du Cap jusqu’au Caire. Dans sa défense de l’Empire britannique, les voies de communications constituent un enjeu capital pour la mise en valeur des richesses de toute sorte. Le développement des voies de communications (sous toutes ces formes [27]) est le passage obligatoire pour le bon fonctionnement de tout Empire. Ce précepte est d’une très grande actualité en ce début de XXIè siècle [28]. Les voies de communications constituent les artères irriguant l’empire commercial et politique.
- Cecil Rhodes (1853-1902)
Au-delà du bon fonctionnement de l’Empire britannique, un idéal supérieur taraude Cecil Rhodes. En effet, convaincu de la supériorité de la « race » anglo-saxonne, il conçoit une politique afin d’assurer cette prééminence : l’union de tous les pays anglo-saxons ou, plus exactement, l’instauration d’un bloc réunissant l’Empire britannique et les Etats-Unis d’Amérique. L’ensemble doit constituer pour lui le socle permettant la naissance d’un Etat mondial animé des principes et de la philosophie de l’aristocratie commerciale anglo-saxonne. Afin d’y parvenir, il estime nécessaire de recruter des personnalités supérieures au sein des universités qui, animées du même idéal, seront soutenues pour occuper les postes clefs et aussi divers que l’économie, la finance, l’armée, l’éducation, le renseignement ou encore le journalisme. Ainsi, pareil à un corps d’armée, ces différentes personnes véritables jésuites du mondialisme convergeront vers le même but afin de former les esprits dans leurs pays respectifs tout en développant les structures politico-économiques conduisant à l’émergence de cet Etat commercial mondial. Dans son esprit, cette ambition titanesque et de très longue haleine passe par la création des « bourses d’études Cecil Rhodes » (Rhodes Scholarships). Cecil Rhodes n’a pas eu le temps de voir la concrétisation de cet idéal de son vivant. Ce n’est qu’en 1904 que ses proches collaborateurs lancent les premières bourses d’études portant son nom à l’université d’Oxford. Le sociologue français, Auguste Comte, disait que « les morts gouvernent les vivants ». Cette formule peut largement s’appliquer à Cecil Rhodes. Ses concepts ont forgé le monde du XXè siècle et du début XXIè siècle. Sans tous les citer, nous pouvons relever parmi les bénéficiaires des bourses d’études Cecil Rhodes : le Premier ministre australien Bob Hawke (1981/1993) ; James Wolsey, directeur de la CIA (1993/1995) ; Wesley Clarke, patron de l’OTAN au cours de la décennie 1990 et acteur majeur de la destruction de la Yougoslavie en mars 1999 ; le président Bill Clinton (promotion 1968) ou encore James William Fullbright (sénateur de l’Arkansas et grande figure de la politique états-unienne) [29].
La politique de Cecil Rhodes n’aurait pas pu prendre l’ampleur que l’on sait sans l’action de ses proches collaborateurs. Là aussi, nous ne pouvons pas citer la liste fort conséquente à la lecture d’Anglo-American Etablishment de Carroll Quigley. Les hommes entourant Cecil Rhodes se caractérisent par un fait majeur ; ils occupent les secteurs clefs de la société britannique dans la deuxième moitié du XIXè siècle [30]. Ils ont déterminé l’avenir du monde d’une manière implacable. Dans cette longue liste, nous retiendrons trois personnages.
- Alfred Milner (1854-1925)
Une des figures de proue, successeur et fils spirituel de Cecil Rhodes s’appelait Alfred Milner (1854-1925, appelé aussi Lord Milner). Parmi ses nombreuses activités comme par exemple directeur de la London Joint Stock Bank, il fut le chef du cabinet de guerre du Premier ministre Lloyd George durant le conflit de 1914-1918. Durant cette guerre mondiale, un événement déterminant pour les générations futures se joua en novembre 1917. En effet, la « Déclaration Balfour » (Arthur James Balfour, homme politique britannique) affirmait sous l’égide du gouvernement britannique la reconnaissance d’un foyer juif en Palestine. Cette reconnaissance fut officialisée directement par une lettre adressée à Walther Rotschild qui était un intermédiaire avec le mouvement sioniste en Grande-Bretagne. En réalité, le véritable rédacteur de cette déclaration était Alfred Milner. Comme l’explique Carroll Quigley, la « Déclaration Balfour » devrait en fait s’appeler la « Déclaration Milner » [31].
Philipp Kerr (1882-1940, devenu lord Lothian) fut le secrétaire privé de Lloyd George. Autant dire qu’il était au cœur des échanges politiques autour du Premier ministre anglais et était une courroie de transmission pour l’ensemble du « groupe Milner » [32]. Par la suite, il fut ambassadeur du Royaume-Uni à Washington.
Enfin, nous pouvons évoquer Lionel Curtis (1872-1955). Outre sa participation aux travaux du Traité de Versailles, il est l’auteur de l’expression « Commonwealth of nations » dont l’application date de 1948. Comme le révèle Carroll Quigley, cette expression est le résultat de travaux dont le but était de préparer l’Empire britannique aux mutations politiques conduisant à une organisation mondiale. Ces travaux appelant à un Commonwealth remontent à 1916 [33]. Enfin, précisons que Lionel Curtis a joué un rôle déterminant, en 1919, dans la création du think tank anglais, le Royal Institute of International Affairs (RIIA appelé aussi Chatham House).
La compréhension de la mécanique mondialiste se doit d’être étudiée comme un immense puzzle. Il faut passer en revue chaque pièce de ce puzzle puis ensuite les réunir afin d’avoir une vue d’ensemble. C’est pourquoi, nous passons à un autre pan du système en rappelant au lecteur qu’il doit conserver à l’esprit ces différents éléments afin de reconstituer ensuite le tout. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut comprendre la « Bête ».